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"Bonsoir" est un court-métrage de fiction queer, issu de l'atelier de réalisation 2020-2021 de l'ENS Lyon. Il suit Suzanne, avocate à succès sceptique des applications de rencontre, le soir de son premier rendez-vous avec Lucille. Les deux femmes se retrouvent dans un bar des Pentes de la Croix-Rousse.

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NOTE D'INTENTION

Motivations à l’origine du projet 

Il existe selon moi deux écueils dans la représentation des relations lesbiennes au cinéma :


1. Certains court et long-métrages utilisent l'histoire d'amour lesbienne comme outil de sensibilisation, véhicule de traumatisme, de justice sociale ou de troubles politiques. S'il est nécessaire d'aborder les amours queer sous un angle réaliste (mettant en scène la violence structurelle qui les contraint), sur-politiser ces histoires d'amour systématiquement produit des effets : tout d'abord, les spectateurices ne sont pas tant invité·es à comprendre les sentiments complexes des personnages qu’à aborder les problématiques queer à un niveau structurel - The Miseducation of Cameron Post (2018), par exemple. Ensuite, la dichotomie entre personnages homophobes / personnages non-homophobes, n'incite pas les spectateurices hétérosexuel·les à remettre en question leur homophobie ordinaire (ces films présentant l'homophobie comme seuls actes de violence extrême et rejet). Enfin, si tous les films mettant en scène des amours queer les inscrivent dans un contexte d'obstacle sociologique et psychologique liés à l'homosexualité, comment les (jeunes) spectatrices queer pourraient-elles se projeter dans un futur et des histoires saines ? Elles aussi, devraient avoir droit à leurs Happy Endings.

2. D’autres, majoritairement réalisés par des hommes cis, sont imprégnés d'un regard voyeuriste, d’une caméra intrusive, qui esthétisent l'érotisme lesbien en projetant sur lui le fétiche des relations entre femmes - La vie d’Adèle (Kéchiche 2013), en est l'exemple phare. 

Dans les deux cas, l'histoire d'amour lesbienne semble s’adresser davantage aux spectateurs hétérosexuels (dans l’optique d’une prise de conscience politique ou d’incarnation d’un fantasme) qu’aux spectatrices queer. Les sujets narratifs principaux en sont le coming-out des personnages, les agressions homophobes subies, avec comme issue, au choix : le suicide, le meurtre, le viol, l’exclusion familiale, la tromperie, ou la fuite avec un homme (pourvue du motif « ce n’était qu’une phase, finalement »).
En guise d’illustration, la majorité des scènes de « premier baiser » ou de rapports sexuels sont interrompues par une personne n’approuvant pas l’union - le plus souvent, un homme - et sont suivies de scènes de violence ou d’humiliation.

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En ce sens, il me semble nécessaire de mettre en scène des histoires d'amour entre femmes dont la teneur dramatique ne repose pas sur la violence, sur le dénouement tragique. D’une manière générale, parce qu’il peut être bénéfique à tout spectateur de vivre à l’écran des histoires homosexuelles légères et normalisées, mais d’autant plus pour les spectatrices queer adolescentes qui ne peuvent retrouver leurs désirs à l’écran, et à qui un dénouement sain n’est jamais promis. 


C’est pourquoi j’aimerais, dans la réalisation de ce court-métrage, illustrer la simplicité d’une relation et de son érotisme. Faisant un clin d'oeil à la rencontre par applications (largement utilisée par les communautés queer),  Â« Bonsoir » fait ressentir une proximité, un jeu de séduction, une sensualité entre femmes qui existe en eux-mêmes, dans une ambiance légère, intimiste, insouciante.

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